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Olympia et Un bar aux Folies Bergère
Deux chefs-d'œuvre d'Édouard Manet
Avec Olympia et Un bar aux Folies Bergère, Édouard Manet signe deux chefs-d’œuvre marqués par le scandale. Une étude des normes de la peinture académique et de la pratique prostitutionnelle permet de mieux comprendre pourquoi ce nu parmi tant d’autres attisa tant de haine.
La fureur des critiques
Le jury qui avait condamné Manet à exposer au Salon des refusés son Déjeuner sur l’herbe en 1863, laisse, deux ans plus tard, entrer au Salon son Olympia (Musée d’Orsay). Stupeur ! La critique crie au dévoiement du nu académique, cet exercice que seuls les grands esprits abstraits sont censés maîtriser. Baudelaire l’encourage à demi-mots : « vous n'êtes le premier dans la décrépitude de votre art »!
Olympia et la critique
Olympia et le Nu
Le sacro-saint Nu outragé
En parodiant le nu avec Olympia, Manet dénonçait l'hypocrisie de ses contemporains. Le nu serait un exercice consacrant la primauté du dessin, il n'aurait aucune finalité sensuelle mais seulement intellectuelle. Quand Manet étale au Salon une prostituée sous couvert de nu académique, il interroge la moralité des conventions de l’Académie de peinture et de sculpture et du jury.
Olympia et la prostitution
La prostitutée fait face
Les mœurs bourgoises imposent à l’épouse un régime de sévère pudicité tandis qu’une prostitution compensatoire, - habilement cachée dans des maisons closes et réglementée par le French System ou réglementarisme - assouvit besoins et fantasmes sexuels de l’époux. En confondant la prostituée commune et le nu académique en la figure d’Olympia sur le modèle de Titien, Manet dénonce l’hypocrisie de ses contemporains. L’audace fait scandale. Lecture de T.J. Clark et freudienne.
Un bar aux Folies Bergères
Le chef-d'œuvre absolu
En 1882, caricaturistes et critiques se gaussent des incohérences visuelles d’Un bar aux Folies Bergère (The Courtauld Institute). Le dernier chef-d’œuvre de Manet, exposé au Salon, le consacre pourtant en maître de son art. Peinture religieuse ou postmoderne qui fascine Michel Foucault, Un bar rompt avec une tradition héritée des perspectivistes de la Renaissance et ouvre à notre contemporanéité, laquelle interroge la place du spectateur dans son rapport à l'œuvre.
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