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Paul Gauguin sème la zizanie
Moderniste génial, Colon, pédophile, misogyne et artiste post-genré
En fonction de leurs allégeances idéologiques, modernistes, post-modernistes, féministes, ou postcolonialistes, les interprétations de l'œuvre de Paul Gauguin aboutissent à des conclusions contradictoires
Du côté des historiens modernistes
Pour Afred Barr et Clement Greenberg, Paul Gauguin est un précurseur d'abstraction. Original, sauvage, il se dit indien du Pérou et aligne les conditions psychologiques de l’artiste maudit. Son traitement des formes en aplat adopté à Pont-Aven, sa technique dite de cloisonnisme appliquée à la Vision après le sermon (Scottish National Gallery), son affranchissement des couleurs locales, ses distorsions perspectivistes le consacrent au panthéon des modernes.

Gauguin, Génie moderniste

Gauguin, Génie du faux
Du côté des historiens postmodernes
Toutefois une révision postmoderne s’invite et interroge l’authenticité du primitivisme de Gauguin. Il serait, l’accusent Emile Bernard et Camille Pissarro, un opportuniste, copiant ses pairs et piratant les arts polynésiens, égyptiens et bouddhistes. Seul Degas, parmi ses anciens compagnons impressionnistes achète, Durand-Ruel après l'exposition tahitienne de 1893 lui ferme ses portes, reste le marchand Ambroise Vollard pour acquérir ses œuvres.

Gauguin, Critique féministe
Du côté des historiens féministes
Plus grave encore sont les accusations portées par les historiens féministes dont Griselda Pollock car il typifie le colon blanc qui abusa de très jeunes tahitiennes. Manao Tupapo de la collection de Courtauld Institute of Art et chef d’œuvre de son premier voyage à Tahiti - dont il vante l’aspect sauvage dans Noa Noa, et la richesse anthropologique dans son Cahier à Aline, - serait surtout, la psychanalyse freudienne et lacanienne aidant, la peinture d’un pédophile blanc misogyne.

Gauguin, le primitif
Du côté des historiens postcolonisalistes
Pourtant, Gauguin se prête à une réinterpétation anthropologique. Ses sculptures, gravures et peintures intègrent des éléments repris à la sculpture et au tatouage marquisiens, aux écritures de l'Île de Pâques et aux arts mauris découverts à Auckland. Sur les traces de sa grand mère Flora Tristan, il accuse les Européens d'être des misogynes incapables d’apprécier la femme tahitienne qu’il dépeint,car trop puissante et presque virile. Et ceci, vingt ans avant Pablo Picasso.
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